Jeudi 27 avril 2023 a eu lieu la rencontre annuelle d’Econex au sein du lycée Ferdinand Buisson de Voiron. Plus de 160 personnes étaient présentes.

Après 3 ans d’absence suite à la crise sanitaire, le comité économique Econex* a eu le plaisir d’être de nouveau accueilli par M. Bietrix, proviseur de l’établissement, et son équipe.
Au programme, une soirée riche attendait l’auditoire.
L’animation de la soirée fut confiée à Marine Simon, directrice de l’UNIRV.

Les temps forts de la soirée

• Mot d’accueil par M. Bietrix, proviseur du lycée.
M. Bietrix a rappelé que le lycée Ferdinand Buisson de Voiron, toujours connu comme «  la Nat », est un lycée des sciences de l’ingénieur et des techniques industrielles.
En septembre 2022, à la rentrée scolaire, l’établissement a accueilli 1587 élèves, un record !
Les prévisions pour septembre 2023 sont en hausse, avec un nombre d’élèves estimé à plus de 1600.
2 nouvelles filières seront d’ailleurs proposées au sein de l’établissement : BTS ERA (études et réalisation d’agencement) et une licence professionnelle mécanique, « première pierre a un développement pour le post bac ».
En citant le Général de Gaulle « que voulez-vous, je me suis toujours fait une certaine idée de la France », M. Bietrix rappelle que la Nat a vocation à être synonyme de grandeur et d’excellence pour tous.
Les projets d’embellissement et d’enrichissement du patrimoine de l’établissement sur les 7 dernières années ont représenté plus d’1 million d’euros d’investissement.

• Ouverture de la soirée par M. Polat, en sa qualité de Vice-Président du Pays Voironnais en charge de l’économie.
M. Polat a souligné l’importance de mieux appréhender les jeunes qui représentent la force vive de l’économie.
Par ailleurs, cette soirée, sous l’égide d’Econex travaille depuis 1 an a constitué sa feuille de route sur les 3 prochaines années, lui permettant à terme d’être plus opérationnel.
Enfin, il a informé l’auditoire qu’une des dernières actions concrètes mises en place par Econex est la valorisation des acteurs du territoire par la publication du 2e volet des bonnes nouvelles de l’économie**.

• 1ère partie – Conférence : le nouveau sens du travail, conflit de générations ?
En introduction, un 1er quiz est proposé au public :
Nous apprenons ainsi que 3 générations se côtoient en entreprise aujourd’hui, que vous êtes un babyboomer si vous êtes nés entre 1940 et 1960, que vous faites parti de la génération X si vous êtes nés entre 1960 et 1980, que vous appartenez à la génération Y si vous êtes nés entre 1980 et 1995, à la génération Z si vous êtres nés entre 1995 et 2010 et au-delà à la génération Alpha.
Un 2e quiz est ensuite proposé et confronte des lycéens et des dirigeants d’entreprises.
Ils devaient ainsi définir les termes millénials (toutes les personnes nées entre 1980 et 1995), « slasher » (capacité à combiner plusieurs activités en même temps) et digital nomad (télétravailleur aguerri – professionnel non sédentaire n’ayant pas besoin de lieu fixe pour travailler), caractériser la perception du travail pour la nouvelle génération (la génération Z considère le travail comme étant davantage un moyen de s’épanouir dans l’existence et qui ne se définissent pas par le métier qu’ils exercent).
Par ailleurs, nous avons appris que 77 % des français sont satisfaits de leur emploi (selon un panel de 1 000 personnes entre 18 et 55 ans interrogés en novembre 2022), et enfin le 1er critère professionnel cité pour rejoindre une entreprise plutôt qu’une autre est l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle à 62 %, le salaire à 53 %, la flexibilité pour 43 % quasi à égalité avec le sens du travail (selon la même enquête)

• Présentation des intervenants :
– Christine Jeoffrion, professeur des Universités à l’UGA, psychologie du travail et des organisations (psychologue du travail et des organisations, directrice du master parcours psychologie du travail et ergonomie. Travaille sur les notions de sens au travail, d’engagement organisationnel, d’accompagnement des changements, de leadership, de management et de QVT).

– Matthieu Sylvestre, Lab’Horizons – facilitateur sur le sens au travail et les enjeux de transitions (a crée son activité suite à une épopée européenne de 9 mois pendant laquelle il a mené une enquête sur le sens au travail. Il anime aujourd’hui des ateliers sur le sens au travail et la connaissance de soi auprès de public de jeunes diplômés ou en décrochage scolaire et également un public en reconversion ou en quête de sens).

– Stéphane Bacconnier, Directeur Général & Associé de l’entreprise Raidlight & Vertical (développement de produits innovants pour la pratique du trail running ; l’entreprise installée à St Pierre de Chartreuse compte aujourd’hui 40 collaborateurs).

– Pascale Richard, DRH de l’entreprise Poma (ETI leader du transport par câble, présente dans 90 pays à travers 22 filiales dont 4 en Région AURA. Ce sont 1560 salariés répartis dans la région dont 450 à Voreppe qui concentre les fonctions siège, R&D, commerciales, supply chain et SAV).

– Frédéric Toussaint, ambassadeur des métiers industriels du groupe ARaymond auprès des établissements scolaires du bassin grenoblois (leader mondial en solution de fixation et assemblage. L’entreprise présente dans 25 pays dont 23 pays de production compte environ 8000 salariés dont 1000 collaborateurs sur les 3 sites grenoblois berceau de l’entreprise fondée en 1865).

1) Le sens au travail
a) Différence entre sens au travail et bien-être au travail : le sens au travail contribue au bien-être.
b) Les dimensions du sens au travail : le sens au travail est alimenté par l’utilité sociale, l’autonomie, l’efficacité, le sentiment d’apprendre et d’évoluer, la qualité des relations, la reconnaissance, les valeurs, le positionnement éthique.
c) La signification du travail : cohérence entre valeurs personnelles et collectives.
Le sens est au cœur des liens entre l’individu et le groupe à travers les moteurs de motivations en connexion avec les enjeux de société.
Les salariés prennent désormais en compte de nouveaux éléments lors de leur recherche d’emploi.
Le bien-être, l’épanouissement personnel ou encore le respect de certains idéaux entrent maintenant en ligne de compte.

d) La place du travail et rapport au temps passé au travail. Celui-ci a changé et va très certainement continuer d’évoluer (semaine de 4 jours, télétravail).

2) Les nouvelles générations

Aujourd’hui, 17 % de la population française a moins de 30 ans.
La génération Z est celle qui arrive bientôt sur le marché du travail, suivi des Alphas qui constituent un élément moteur du renouvellement des compétences et de la transformation des entreprises.

a) Leur rapport au travail (relation au temps, équilibre de vie et engagement)

Les moins de 30 ans ne veulent plus d’horaires, 1 jeune sur 2 refuse de s’engager dans l’entreprise à long terme et le terme du phénomène de « slashing » qui désigne le fait de cumuler plusieurs activités en même temps touche particulièrement la génération Z. Ils veulent et s’affirment.
Comment font les entreprises pour gérer la cohabitation de plusieurs générations.

b) Leur rapport aux engagements de l’entreprise

Nombreux sont les jeunes qui refusent de travailler dans les entreprises n’ayant pas mis en place de politique à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux.

c) Les leviers pour les entreprises en terme de recrutement

Lors des recrutements, il faut expliciter la vision, l’engagement, les valeurs de l’entreprise.
Détailler les tâches, les missions et leur imbrication dans la chaîne de valeur.
Montrer les conditions de travail pour rassurer et installer un climat favorable.

L’inflation estimée à +6 % en France en octobre 2022 place à nouveau le pouvoir d’achat et le salaire au centre des préoccupations des Français. Plusieurs études récentes révèlent que le salaire, la localisation et l’équilibre vie pro – vie perso sont les facteurs clés d’attractivité des talents pour les entreprises en 2023.

d) Les leviers pour les entreprises en terme de fidélisation

Plusieurs études récentes révèlent que les enjeux équilibre de vie, de quête de sens et de management d’équipe continuent à joue un rôle important pour fidéliser les talents.

Stéphane Bacconnier : « chez Raidlight, il y a 2 typologies d’équipe : la production (confection, couture, opérateur de production) avec une moyenne d’âge de plus de 50 ans et le digital (ingénieur produit, design, graphiste) qui ont tous moins de 30 ans soit une moyenne d’âge entreprise à 47 ans.
Nos atouts pour attirer les générations Y et Z et les fidéliser réside dans un engagement sociétal fort et de répondre, dans la mesure du possible, aux demandes sur les temps et conditions de travail.
Valoriser la mobilité fonctionnelle pour qu’elle soit perçue comme une force et non une contrainte et enfin recruter en externe permettant ainsi d’avoir d’autres profils. »

Pascale Richard : « chez Poma, la moyenne d’âge de l’ensemble des salariés est également 47 ans.
Le groupe a la volonté d’attirer davantage de jeunes. Il est nécessaire de s’adapter pour recruter, en utilisant les réseaux sociaux comme Linkedin cela permet de mettre en avant nos atouts (innovation, projets réalisés, projection vers l’avenir, l’ouverture à l’international, s’adapter au monde avec le déploiement de la partie transport urbain. »

Malgré l’inflation, les participants sont unanimes, le salaire n’est plus un critère prédominant pour les nouvelles générations.

Christine Jeoffrion : « le salarié souhaite être entendu, reconnu et avoir la possibilité de participer à l’élaboration du projet de l’entreprise, concept du leader managérial.
Le partage de la vision et des changements sans les imposer permet de donner plus de sens au travail. »

Matthieu Sylvestre : « le rôle du manager est important, il doit créer des temps de discussion. »

Stéphane Bacconnier : « privilégier un management plus participatif et non pas seulement descendant.
Au sein de l’entreprise, nous avons mis en place une gouvernance tournante par secteur permettant ainsi d’accroître l’engagement des collaborateurs ».

• 2e partie – Remise des trophées des entrepreneurs de talent, initié par le Rotary Club Voiron et organisé en partenariat avec Econex et Ronalpia.

Yves-Marie Caron, Président du Rotary Club de Voiron a recontextualisé la raison de la création de ces trophées et le cadre dans lequel ceux-ci se sont inscrits lors de l’événement annuel Econex.
Il indique qu’à chaque changement de présidence, une nouvelle ligne directrice est mise en place et informe alors l’assemblée que celle actée durant son mandat est de remettre le domaine professionnel au centre des actions de l’association et ainsi pouvoir s’ouvrir aux nouvelles générations.
C’est ainsi qu’il a rencontré les membres d’Econex en octobre dernier et de concert, l’ensemble des associations du territoire étant en capacité d’accompagner les jeunes entrepreneurs à l’issue ont donc été intégré au sein du comité de sélection.
Ronalpia, Initiative Pays Voironnais et l’ACCEVE (Association des Créateurs et des Chefs d’Entreprises du Voironnais et des Environs) ont donc été mobilisé de la phase de conception de l’appel à projets à la phase de sélection des candidats.
A la clé : un prix de 2 000€ par catégorie et parrainage par un chef d’entreprise du territoire.

a) 3 catégories : création, engagement sociétal et réussite

– Trophée de la création, sélectionné sur les critères suivants :

• être une entreprise du Pays Voironnais
• en cours de création, avec création effective en 2023
• adéquation homme / projet
• posture entrepreneuriale
• pertinence du projet

– Trophée de l’engagement sociétal, sélectionné sur les critères suivants :

• être une entreprise du Pays Voironnais
• ayant un impact social et sociétal au coeur de l’activité
• ayant mis en place des actions impactant le territoire
• volonté de l’entreprise de progresser dans ce sens

– Trophée de la réussite, sélectionné sur les critères suivants :

• être une entreprise du Pays Voironnais
• ayant un impact social et environnemental
• nombre d’emplois créés
• rentabilité de l’entreprise
• objectifs de développement

b) Les lauréats
– trophée création : Joan Roselier, entreprise EMTP (études mécatroniques test et prototypage)
Bureau d’études spécialisé dans la mécatronique (Discipline alliant la mécanique, l’électronique et l’informatique pour concevoir des systèmes de production industrielle).
L’entreprise a pour but de couvrir un besoin non couvert dans la R&D, l’innovation et la résolution de problème complexe.
Avec la densification des applications mécatroniques, la forte concurrence et les contraintes financières( énergie, changement climatique…), EMTP propose une offre de conseil en rupture avec à la fois l’expertise et aussi les moyens de prototypage, simulation et d’essais. Ceci a pour but de rendre accessible l’innovation à tous les acteurs de la mécatronique (petite ou grande structure).
Ainsi l’offre permet aux entreprises de pouvoir innover autrement en sortant du cadre.
Implantée à Moirans, l’entreprise a été créée fin décembre 2022 avec une mise en activité début 2023.
Joan ROSELIER est accompagné dans sa création par Initiative Pays Voironnais.

– trophée engagement sociétal : Aude Kaufmann, directrice du GETH (Groupement d’employeurs pour travailleurs handicapés)
Association qui propose du recrutement et de l’accompagnement sur-mesure à des personnes en situation de handicap vers l’emploi.
Diagnostic des besoins, sourcing et recrutement des candidats, gestion administrative, sécurisation de l’intégration en poste : la collaboration avec les entreprises adhérentes permet l’inclusion durable en emploi des travailleurs handicapés.

Implanté sur l’Isère depuis 2008, le GETH compte plus de 65 entreprises adhérentes et 35 salariés dont 5 permanents et 30 personnes mises à disposition.

Multisectoriel, le groupement répond aux besoins des grands groupes comme des PME, sur des postes variés (production, logistique, fonctions support, etc.)

Le GETH participe à la démarche RSE des entreprises en proposant diverses actions : des sessions sur-mesure de sensibilisation, des ateliers thématiques, des conférences, etc.

Acteur local, le GETH constitue une passerelle solide vers l’emploi et une innovation sociale, aux côtés des entreprises et des partenaires de l’emploi et du handicap du territoire.

– trophée réussite : Christophe et Arnaud Vannier, entreprise SOLAIRALP
La société SOLAIRALP est spécialisée dans l’étude et la fourniture de solutions complètes de production d’énergie renouvelable à partir de modules photovoltaïques en autoconsommation ou en vente totale.
Implantée à Saint Etienne de Crossey, l’entreprise a été créée en avril 2021.
Forte de sa réussite, l’entreprise a dû déménager ses locaux d’activité début 2023 pour s’installer à Voreppe.

Arnaud et Christophe VANNIER se connaissent parfaitement car ils sont frères. Ils ont tous les 2 une grande expérience, l’un en tant que charpentier et l’autre en tant que gestionnaire de projet photovoltaïque dans une entreprise spécialisée.
En combinant leurs 2 expériences ils offrent des solutions sur mesure à leurs clients et sont très attachés à la qualité de la prestation fournie.
Ils sont accompagnés par Initiative Pays Voironnais.

c) Les sponsors

Trophée de la création : société de conseil NordSud et Cépovette
Trophée engagement sociétal : Novotel de Voreppe, remis par Martine Dherbassy
Trophée de la réussite : Radiall, remis par Sophie Brocchetto (directrice du site Radiall de Voreppe) et Bruno Gattaz (Vice-Président du conseil de surveillance de Radiall).

d) Réalisation des trophées à titre gracieux par Denis Moscon – At Mos fer

Artisan créateur de meubles et objets en acier à Bilieu.
Chaque trophée est une œuvre originale.

• Clôture de la soirée par M. Cattin, Président de la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais qui félicite le travail d’Econex, véritable atout pour le Pays Voironnais.

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